Clémence rentrait du travail, fatiguée, les bras chargés de courses. Il pleuvait légèrement, la rue était presque vide. C’est là qu’elle l’a aperçu : un vieil homme, debout à un carrefour, l’air confus, le regard perdu.
Sans hésiter, elle s’est approchée.
— Vous allez bien, monsieur ? Vous cherchez quelque chose ?

Il lui a expliqué d’une voix tremblante qu’il ne retrouvait plus son chemin. Il avait oublié son adresse, son téléphone n’avait plus de batterie… Il semblait seul, et un peu effrayé.
Clémence a pris le temps. Elle l’a accompagné, calmement, jusqu’à un commissariat voisin. Elle est restée avec lui jusqu’à ce que quelqu’un vienne le chercher — un neveu reconnaissant, les yeux humides d’émotion.
Elle pensait que c’était fini. Juste un petit acte de bonté dans un monde qui en manque.
Mais le lendemain matin, en sortant de chez elle, elle a trouvé une lettre glissée dans sa boîte. Pas d’expéditeur. Juste une enveloppe beige avec son prénom.
À l’intérieur, un simple mot :
« Merci. Le monde a besoin de plus de gens comme vous. »
Et un petit trousseau de clés… attaché à une carte avec une adresse.
Curieuse, elle s’y rend. Ce qu’elle découvre là-bas dépasse tout ce qu’elle aurait pu imaginer.
Un appartement rempli de livres anciens, de tableaux, d’objets rares… Et un testament, posé bien en vue, signé de la main du vieil homme.
« À celle qui m’a vu quand j’étais invisible. »