Il pleuvait sans interruption depuis le matin. Une de ces pluies froides, tristes, qui transforment les villes en tableaux flous, presque irréels.
Camille rentrait du travail à pied, son parapluie grinçant au rythme du vent. Elle avait choisi de passer par une petite rue secondaire, espérant éviter la foule et les flaques trop profondes.
Mais au milieu de cette ruelle trempée et silencieuse, quelque chose attira immédiatement son regard.

Un sac à dos.
Petit, rose, posé là, en plein milieu du trottoir, détrempé, comme abandonné à la hâte. Il n’y avait personne aux alentours.
— « Une enfant a dû le faire tomber en courant », pensa-t-elle.
— « Ou alors… »
🎒 L’instinct plutôt que la raison
Camille s’approcha. Elle hésita quelques secondes, puis s’accroupit et prit le sac entre ses mains. Il était plus lourd qu’elle ne l’aurait cru. Et il était fermé soigneusement, chaque fermeture éclair tirée jusqu’au bout.
Un détail étrange, presque trop parfait, vu l’endroit.
Elle jeta un coup d’œil autour d’elle. Toujours personne.
Alors, poussée par une intuition qu’elle ne comprenait pas encore, elle ouvrit doucement le sac.
📸 Ce qu’elle découvrit
À l’intérieur, pas de cahiers, pas de jouets. Pas même de vêtements.
Seulement une vieille peluche sans yeux, une clé rouillée attachée à une corde, et un petit carnet noir, protégé dans un sachet plastique.
Camille sentit un frisson lui parcourir le dos.
Elle ouvrit le carnet. Sur la première page, à l’encre noire, une écriture enfantine disait :
«Si tu trouves ceci, c’est que j’ai échoué. Ne le laisse pas recommencer.»
🗝 Une clé vers quoi ?
Le reste du carnet était rempli de dessins : des portes, des yeux, des silhouettes sans visage, des spirales étranges.
À la dernière page : une adresse. Rue des Graviers, 37 — une maison abandonnée, à peine à cinq rues de là.
Elle ne comprenait pas pourquoi, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas simplement reposer ce sac et rentrer chez elle.
🏚 Rue des Graviers, numéro 37
Camille arriva devant la maison. Elle tenait la clé dans sa main tremblante.
La porte s’ouvrit facilement. À l’intérieur, l’odeur d’humidité et de bois moisi lui monta à la gorge.
Et là, dans l’obscurité du couloir… quelque chose bougea.
Elle crut entendre des pas. Et un chuchotement, à peine audible :
— « Tu as pris le sac… »
⚠️ Ce qui était caché devait le rester
Ce soir-là, Camille ne rentra pas chez elle.
Son téléphone fut retrouvé quelques jours plus tard… posé sur un sac à dos rose, parfaitement sec, au milieu d’une autre rue déserte.
Mais cette fois, il était vide. Le carnet avait disparu.
Et personne ne vit jamais plus Camille.