Dans les rues de Marseille, tout le monde le reconnaissait.
Crâne rasé, bras, cou, visage… chaque centimètre de peau racontait une histoire à l’encre noire.
Max, ancien tatoueur devenu une sorte de légende locale, n’avait jamais fait de compromis.
Jusqu’à elle.

Sa fille, Léna, est née un matin d’automne. Silencieuse. Fragile. Et dès qu’il l’a prise dans ses bras, quelque chose en lui a changé.
Pas brutalement. Mais profondément.

Les années ont passé.
À l’école, les autres enfants demandaient :
« C’est qui, ten chlap s obrázkama na obličeji ? »
Elle souriait.
Mais on voyait bien, que les regards pesaient.

Et un jour, Léna, tout doucement, lui a demandé :
« Papa… tu serais toujours mon papa, même sans tes dessins ? »

Ce soir-là, Max n’a pas dormil.
Le lendemain, il a pris rendez-vous dans une clinique spécialisée.

Il a commencé un processus douloureux de détatouage.
Pas pour se renier.
Pas pour faire plaisir aux autres.
Mais pour se rapprocher d’elle.
Pour qu’elle le voie autrement. Pour qu’elle sache que rien, pas même l’encre dans sa peau, ne comptait plus qu’elle.

Aujourd’hui, certains de ses tatouages ont disparu. D’autres restent.
Mais ce qu’on voit surtout, c’est un père qui a tout fait par amour.