Ils n’avaient plus de nouvelles depuis des semaines. Puis un matin, un véhicule militaire s’est arrêté devant la maison. Trois hommes en uniforme sont descendus, solennels, silencieux. Sans un mot, ils ont remis aux parents une lettre, puis se sont effacés devant le cercueil. Un lourd cercueil en zinc, scellé, avec une étiquette en lettres rouges : « NE PAS OUVRIR. »
Un ordre. Un avertissement. Un mur de silence entre eux et leur fils.

Mais une mère ne peut pas se contenter d’un couvercle et d’un sceau. Un père ne peut pas enterrer un nom sans voir un visage. La nuit tombée, dans la discrétion du salon fermé à clé, ils ont brisé le sceau. Lentement, en tremblant.
Ce qu’ils ont découvert à l’intérieur ne ressemblait en rien à ce qu’on leur avait raconté. Ce n’était pas seulement la douleur de la perte — c’était le choc d’un mensonge, d’une vérité cachée, d’un combat bien plus vaste que celui inscrit dans les rapports officiels.
Ce soir-là, ils ont compris que leur fils était mort deux fois : une première fois sur un champ de bataille, et une seconde dans l’oubli organisé.