L’appel du froid n’avait rien d’inhabituel dans ces montagnes. Mais ce jour-là, au bord du ravin gelé, il y avait un son étrange… quelque chose entre un gémissement et un grondement étouffé. Paul, garde forestier solitaire et taciturne, pensait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il s’approche du bord et voie une silhouette en contrebas : un loup, à moitié enseveli sous la neige, tremblant, les pattes figées par le gel.

Il aurait pu partir. Appeler les autorités. Mais quelque chose dans les yeux de l’animal — de la peur, oui, mais aussi une étrange résignation — le força à agir. Avec une corde, un harnais et une nuit entière d’effort, Paul sortit le loup de la crevasse et le ramena chez lui.

Les premiers jours, ce fut le silence. Le loup ne mangeait pas. Il ne bougeait presque pas. Paul lui parlait — un réflexe humain idiot — et l’animal écoutait, figé, les yeux fixés sur lui. Puis vint le premier repas, le premier mouvement, le premier grognement presque amical. Paul crut avoir apprivoisé l’animal.

Mais un mois plus tard, tout changea.

Il se réveilla un matin, la porte de la grange entrouverte… des traces de pas dans la neige. Pas du loup — d’autres pas. Humains. Plusieurs. Et un symbole gravé dans le bois : une spirale ancienne qu’il avait vue autrefois dans des livres sur les rites oubliés du Nord.

Ce loup… n’était pas un simple animal. Il était marqué, poursuivi, peut-être lié à quelque chose de plus ancien, de plus sombre. Depuis cette nuit, les forêts autour de sa maison ne furent plus les mêmes. Des cris étranges. Des ombres entre les arbres. Et ce sentiment oppressant qu’on le surveillait.

Il avait sauvé une vie. Mais quelle vie ? Et à quel prix ?

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