Ils disaient qu’il ne le ferait jamais. Et puis, il s’est passé quelque chose d’inexplicable…

Pendant des années, ils se sont moqués de lui.

Marc Delaunay n’avait rien de remarquable aux yeux des autres. Ni charismatique, ni brillant, ni particulièrement aimé. C’était un homme discret, un peu effacé, le genre de silhouette que l’on croise sans même la remarquer. Il travaillait comme archiviste dans un centre administratif à la périphérie de la ville, vivait seul dans un petit appartement sur une avenue bruyante, et passait ses soirées à lire des livres d’astronomie qu’il empruntait à la bibliothèque municipale.

On disait de lui qu’il n’irait nulle part. Qu’il n’aurait jamais le courage. Qu’il n’était « pas du genre ». Il le savait. Il les entendait chuchoter. À voix basse, dans les couloirs, dans les ascenseurs, dans les réunions :
Marc ? Lui ? Impossible.
Il n’a pas les nerfs pour ça.
Il ne ferait jamais une chose pareille.

Et pourtant…

Un mardi matin d’automne, tout a changé.

C’était un jour banal. Le ciel était couvert, la pluie menaçait. Marc était arrivé au bureau à l’heure, comme toujours. Il avait salué poliment, comme toujours. Puis, à onze heures quatorze précises, il est sorti de son bureau. Sans mot dire. Il a traversé le couloir principal, pris l’ascenseur jusqu’au sous-sol, et est entré dans la salle des archives interdites — une pièce verrouillée, classée confidentielle, à laquelle personne n’avait accès sans autorisation spéciale.

Il avait cette autorisation.

Personne ne sait exactement ce qui s’est passé pendant les vingt minutes suivantes. Mais lorsqu’un agent de sécurité est descendu, alerté par une alarme silencieuse déclenchée automatiquement, il a trouvé la porte grande ouverte. Et à l’intérieur…

Rien.

Marc avait disparu.

Pas de trace de lutte. Pas d’empreintes suspectes. Pas de bruit de fuite. Rien. Juste un classeur resté ouvert sur une table en métal, et une lumière vacillante qui grésillait au plafond.

Les caméras de surveillance ? Elles ont cessé de fonctionner à exactement 11h17. Un court-circuit inexpliqué.
Les systèmes de sécurité ? Ne détectent rien d’anormal.
Les collègues ? Aucun ne l’a vu ressortir.
Sa voiture ? Toujours sur le parking.
Son téléphone ? Abandonné dans son tiroir, éteint.

Les enquêteurs ont fouillé l’immeuble de fond en comble. En vain. Il s’était littéralement évaporé. Et c’est là que les choses ont commencé à devenir vraiment étranges.

Dans les jours qui ont suivi, plusieurs employés ont signalé des phénomènes inhabituels : bruits dans les murs, ombres fuyantes, voix dans les interphones. Un dossier a disparu mystérieusement d’un coffre scellé. Une employée a juré avoir vu Marc dans un miroir du couloir — mais il n’y avait personne derrière elle.

Et puis un message est apparu, une semaine plus tard, sur l’écran principal du système informatique de l’entreprise. Juste une phrase. En lettres blanches sur fond noir :

« Vous disiez que je ne le ferais jamais. »

Depuis, personne ne sait ce qu’est devenu Marc Delaunay.

Certains pensent qu’il a fui, qu’il a simulé sa disparition. D’autres sont convaincus qu’il a découvert quelque chose qu’il n’aurait pas dû savoir. Mais une chose est certaine :
Ce qui s’est passé ce jour-là ne peut pas être expliqué.

Et ceux qui se moquaient de lui ont désormais bien du mal à dormir la nuit.

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