Les vacances avaient été parfaites. Deux semaines en bord de mer, loin du stress, des notifications, et de la grisaille. Mon téléphone était en mode avion, mon esprit complètement déconnecté.

Mais dès que j’ai ouvert le portail en rentrant chez moi, j’ai compris que quelque chose n’allait pas.

Le jardin. Il avait changé.

Au milieu de ma pelouse bien entretenue, il y avait un monticule de terre fraîchement retournée. Un rectangle net, bordé de pierres. Une croix en bois plantée au centre. Et sur la croix… mon prénom.

Mon prénom. En lettres majuscules.

J’ai reculé. Mon cœur battait si fort que j’en avais mal à la poitrine.

D’abord, j’ai cru à une mauvaise blague. Un voisin stupide. Un canular morbide. Mais non — la terre était réellement creusée. Quelqu’un avait passé du temps à faire ça. La croix n’était pas un bâton ramassé au hasard, mais une planche vernie, clouée soigneusement.

J’ai couru à l’intérieur et ouvert l’application des caméras de surveillance. J’avais installé le système il y a un an, juste pour me rassurer. Cette fois, il m’a tout montré.

Et ce que j’ai vu… je ne l’oublierai jamais.

Trois nuits plus tôt. Une silhouette. Mince, encapuchonnée. Elle passe par-dessus le portail avec une pelle. Pendant près de deux heures, elle creuse. Sans jamais s’arrêter. Et avant de repartir, elle se tourne vers la caméra.

Et là, sous sa capuche, j’ai vu un visage.

Le mien.

Pas un sosie. Pas une image floue. Mon visage, identique au détail près. Fixant l’objectif avec un sourire que je ne me souvenais pas avoir fait.

J’ai éteint l’écran. Mon souffle était saccadé. Je ne savais plus si j’étais réellement rentré chez moi… ou si quelqu’un d’autre l’avait fait à ma place.

Depuis ce jour, je ne dors plus. Je n’ose plus sortir.
Parce que si quelqu’un creuse ta tombe pendant que tu es absent…
…c’est peut-être pour prendre ta place.