Cela faisait cinq ans jour pour jour. Cinq ans qu’Élise se rendait au cimetière chaque dimanche, à la même heure, avec les mêmes fleurs : des lys blancs, les préférés de Marc. Elle nettoyait la pierre tombale, posait les fleurs dans le petit vase en fer rouillé, et restait là. Parfois elle parlait à voix basse. Parfois elle pleurait. Mais elle venait. Inlassablement.

Jusqu’à ce dimanche-là.
Tout avait commencé comme d’habitude. Le ciel était couvert, l’air humide. Élise marchait lentement entre les allées, saluant en silence les pierres familières. Lorsqu’elle arriva devant la tombe de Marc, elle s’arrêta net.
Le sol.
Il avait été déplacé.
Pas beaucoup. Juste assez pour que quelqu’un attentif puisse le remarquer. Un léger affaissement. Des traces de terre plus sombre. Et surtout… une empreinte. Une chaussure. Récente.
Le cœur battant, elle recula d’un pas. Puis deux.
Ce n’était pas une hallucination. Quelqu’un avait touché à la tombe.
Paniquée, elle alerta le gardien du cimetière. La police fut appelée. Ce qu’ils découvrirent fit frémir tout le village.
Le cercueil… était vide.
Pas de restes. Pas d’os. Pas un seul indice.
La tombe avait été soigneusement refermée, comme si rien ne s’était passé.
Élise s’effondra sur place. Les mots ne sortaient plus. Elle resta là, figée, incapable de bouger, incapable de comprendre.
Pourquoi ?
Qui aurait pu faire une chose pareille ?
Et surtout… où était Marc ?
Depuis ce jour, Élise ne revient plus au cimetière.
Parce qu’elle ne sait plus qui ou quoi elle a visité pendant cinq longues années.