C’était censé être un adieu paisible, un moment de recueillement, un rassemblement pour célébrer une vie trop tôt fauchée. Mais ce qui débuta dans la tendresse familiale tourna au calvaire.

La cérémonie battait son plein lorsque, submergée par une intuition inexpliquée, la mère de la défunte se leva brusquement. Sa voix, vacillante d’émotion, fendit le silence solennel :
« On… on doit l’ouvrir. Ouvrez le cercueil ! Je… je sens que quelque chose ne va pas. »
Le presbytère retentit d’un murmure d’horreur. Les proches se figèrent, interdits. Le directeur des pompes funèbres, blême, hésita. La mère, le souffle court, insista : « S’il vous plaît… pour la vérité. Pour savoir. »
Un clerc, la gorge nouée, s’exécuta. La main tremblante, il souleva délicatement le couvercle.
Le choc fut immédiat.
Ce n’était pas le visage de la défunte : des traits lisses, inexpressifs… et un vide insondable là où auraient dû habiter des yeux. Un visage… terriblement humain, mais ce n’en était pas un. Comme si une ombre malfaisante avait pris sa place, une présence absente de toute chaleur, de toute vie.
Le silence tomba sur la chapelle comme une chape de plomb. Un sanglot étouffé secoua l’assemblée. La mère recula, le regard figé, la panique en étendard. Une étrangeté insupportable flottait dans l’air : ce cercueil, et ce visage, disaient plus que mille mots. Plus effrayant que tous les ragots, plus glaçant que la rumeur la plus noire…
Ce n’était plus un enterrement, mais un avertissement implicite : il existe des vérités dont on ne revient pas indemne.