Nous croyons tous que cela ne nous arrivera pas. Nous regardons les informations sur les incendies, écoutons les histoires de nos voisins et faisons semblant de savoir quoi faire. Mais la réalité est différente. Lorsqu’une odeur de brûlé envahit soudainement l’air, lorsqu’un fil électrique se rompt quelque part et qu’un mince filet de fumée apparaît au plafond, c’est comme si notre cerveau s’arrêtait de fonctionner. Soit nous fonçons tête baissée, soit nous nous figons, perdant de précieuses secondes.
La règle principale est de ne pas paniquer. Cela peut paraître banal, mais la panique tue plus vite que le feu. Elle nous serre la gorge, fait trembler nos mains et nous rend impuissants. Si un incendie vient juste de se déclarer, vous avez une chance. Mais cette chance n’appartient qu’à ceux qui réfléchissent.
Regardez autour de vous. D’où vient la fumée ? D’un appareil électrique, de la cuisine, d’une prise ? Si la source est évidente, la première chose à faire est de couper le courant dans toute la pièce. Débranchez les prises, coupez les disjoncteurs. Ne courez pas avec un seau d’eau si vous ignorez ce qui brûle : câbles, huile, plastique… chacun de ces ennemis requiert une arme différente. L’eau peut aggraver la situation, transformant une étincelle en explosion. Mieux vaut prendre un tissu épais ou une couverture et étouffer les flammes, couper l’oxygène.

Et voici l’essentiel, quelque chose que même les adultes oublient : il faut respirer doucement. Le feu monte, la fumée encore plus vite. Là où vous voyez un rideau gris, il n’y a plus d’oxygène. Baissez-vous, rampez, n’ayez pas honte d’avoir l’air ridicule – vous sauvez votre vie.
Imaginez : la pièce est sombre, les murs semblent se refermer. La fumée vous pique les yeux, une toux vous déchire la gorge. Vous entendez votre propre respiration – lourde, saccadée. Et soudain, le silence. L’instant même où tout se fige. Que faire ? Sortir ou attendre ? C’est là que votre sang-froid est mis à l’épreuve. Si la porte est brûlante, l’enfer se cache derrière. Ne l’ouvrez pas. Cherchez une fenêtre, appelez à l’aide, utilisez un chiffon pour attirer l’attention, faites un signe de la main, criez. Même un téléphone portable peut vous sauver la vie dans la fumée : appelez, mais ne courez pas si vous ne savez pas où.
Et si vous voyez la maison de quelqu’un brûler, ne jouez pas les héros. Appelez à l’aide, guidez les gens, mais n’y entrez pas sans y être formé. L’héroïsme sans raison se transforme en stupidité. Parfois, on peut sauver quelqu’un non pas avec les mains, mais avec le calme. Les personnes paniquées n’ont pas besoin d’eau, mais d’une voix qui dit fermement : « Arrêtez. On fait tout tout de suite.»
Lorsque la fumée se dissipe et que les flammes s’éteignent, le plus important demeure : le souvenir. Comment vous avez agi. Comment vous auriez pu agir différemment. Et puis, dans le silence, une étrange prise de conscience surgit : le danger ne commence pas par le feu. Il commence par la certitude que « ça ne m’arrivera pas.»
Ne paniquez pas. Ne vous inquiétez pas. Souvenez-vous simplement : garder la tête froide est la meilleure assurance contre toute catastrophe.