Le drone planait au-dessus de l’abîme et révéla une chose sidérante. Personne ne s’attendait à voir cela au cœur de la Terre…

Un instant fugace passa devant l’objectif : un rayon de soleil sur les rochers, le frémissement des branches, puis… les ténèbres. La caméra semblait avoir plongé dans l’abîme. Lorsque l’image se stabilisa, le caméraman ne comprit pas immédiatement ce qu’il voyait. En contrebas, dans le gouffre rocheux, gisaient des centaines de boîtes allongées et rectangulaires, alignées en rangées impeccables. De loin, elles ressemblaient à des bateaux. Mais plus il les regardait, plus la chose devenait claire : ce n’étaient pas des bateaux. C’étaient des cercueils.

Le vent sifflait contre le microphone, produisant un sifflement intermittent. Des rochers, comme sculptés par l’eau, encadraient ce puits de la mort. D’en bas, aucun son ne parvenait à l’intérieur : ni oiseaux, ni écho, ni souffle de vent. Seul l’éclat métallique des couvercles, infini, froid, tel le regard d’un mort.

Il zooma. Certains cercueils étaient neufs, lisses et brillants ; d’autres étaient fissurés et couverts de mousse. Entre eux, on apercevait des planches, des débris et des boîtes vides. Mais pas un seul corps. Pas une seule âme. Comme si quelqu’un avait jadis enterré une ville entière ici… puis ouvert les tombes, laissant un vide immense.

Le cœur du caméraman battait la chamade. Il s’éloigna de l’écran, puis s’approcha de nouveau, la main tremblante.

« Qu’est-ce que c’est que ça ?» murmura-t-il.

« Un vieux cimetière ?» répondit une voix rauque et anxieuse tout près.

« Non. Les cimetières ne sont pas construits comme ça… »

Il essaya de se rappeler la carte. Ce ravin n’apparaissait sur aucune image satellite. La zone était censée être fermée, envahie par la végétation et inaccessible aux véhicules. Comment ces centaines de cercueils étaient-ils arrivés là ?

À cet instant, la caméra capta un détail étrange : certains couvercles étaient légèrement entrouverts. À l’intérieur… vides. Mais tout près, au fond du ravin, gisaient quelques objets : un jouet d’enfant, un casque rouillé, un morceau de tissu délavé et grisâtre. Le tissu bougea – était-ce le vent, ou… ?

Il se pencha vers l’écran. Un instant, il sembla qu’un des cercueils ait tremblé. La caméra fit la mise au point – le mouvement disparut. Une illusion d’optique ? Ou bien quelque chose – quelqu’un – avait-il réellement bougé là, sous la surface du temps ?

Un sentiment grandissant l’envahit, comme s’il avait été témoin de quelque chose qui n’aurait pas dû être vu. Un monde caché sous la surface, un monde où les morts ne dorment plus. Soudain, le drone perdit la connexion. L’écran ondula, l’image vacilla, puis explosa en une lumière vive. Pendant plusieurs secondes, une silhouette humaine apparut sur l’écran – grande, allongée, se tenant au milieu des cercueils.

La connexion fut coupée.

Lorsque l’opérateur rétablit le signal, l’image réapparut, mais le drone gisait sur le côté. Le champ de cercueils était toujours devant lui, mais un cratère béant s’était formé en son centre, comme si le sol s’était effondré. À côté, des empreintes de pas. Claires, humides, comme si quelqu’un venait de passer.

Il y retourna deux jours plus tard. En bas, tout était identique à la vidéo. Il y avait cependant moins de cercueils. Ni des dizaines, ni des centaines, juste quelques-uns. Les autres avaient disparu. Aucune empreinte, aucune trace, aucun vestige de matériel. Comme s’ils n’avaient jamais existé.

Il ne fit plus jamais voler de drone dans ces zones après cela. Il publia la vidéo en ligne, sans croire que quiconque la croirait. Les commentaires étaient partagés : certains parlaient d’une fosse commune datant de la guerre, d’autres d’un rituel ancien, d’un peuple souterrain, de portes vers un autre monde. Mais le fait était là : les images étaient authentiques. Les coordonnées étaient réelles.

Qu’était-ce ? Les vestiges d’une civilisation oubliée ? Les traces d’une catastrophe que les autorités avaient choisi de taire ? Ou un avertissement : tout ce qui dort sous terre n’est pas forcément mort ?

Le dernier plan révèle un mouvement à peine perceptible, une ombre au bord du cratère. La caméra tremble, mais on distingue une silhouette. La même qui se tenait parmi les cercueils. Et juste au moment où le drone perd à nouveau le signal, l’ombre relève la tête… droit dans l’objectif.

Parfois, il ne faut pas se contenter de regarder une image, mais la ressentir. Et alors on comprend : certains secrets préfèrent rester enfouis.

…Et puis le silence, de nouveau. Le même qu’au début.

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