…La clé USB ne contenait qu’un seul dossier. Sans nom. J’ai cliqué dessus, et j’y ai trouvé neuf vidéos ainsi qu’un fichier texte.

Les vidéos portaient des noms minimalistes : 1.mp4, 2.mp4, etc. — comme si quelqu’un avait voulu laisser le minimum d’indications. Rien que ça était déjà troublant.

J’ai hésité. Fallait-il ouvrir une vidéo ou lire d’abord le fichier texte ? Mon cœur battait si fort que je l’entendais dans mes tempes. Je savais que ce que j’allais découvrir ne s’effacerait plus de ma mémoire. Mais la curiosité était plus forte.

J’ai ouvert le fichier texte.

Il ne contenait que quelques phrases :

« Si tu lis ceci, c’est que le lot n’est pas arrivé à la bonne destination. Ne contacte pas le magasin. Utilise l’adresse e-mail dans le dernier enregistrement. »

Le lot… quel lot ? Pour qui ? Et pourquoi caché dans une saucisse industrielle ?

Je sentais un mélange d’écœurement et une fascination étrange — comme si j’avais accidentellement soulevé un coin de rideau derrière lequel je n’avais pas le droit de regarder.

J’ai lancé la première vidéo.

Un entrepôt apparut à l’écran. Murs en béton, néons agressifs au plafond. La caméra semblait posée très bas, légèrement inclinée. Deux personnes en blouses blanches se tenaient devant une table métallique. Sur la table, plusieurs saucisses industrielles — les mêmes que celle que j’avais mangée.

Elles se parlaient, mais sans son. L’une d’elles sortit un petit objet et l’inséra calmement, avec un geste presque mécanique, dans le cœur d’une des saucisses.

Ce n’était donc pas un accident. Pas une anomalie de fabrication. C’était intentionnel.

Contrôle clandestin ? Transmission secrète de données ? Espionnage industriel ?

J’ai ouvert la deuxième vidéo.

Cette fois-ci, un bureau. Un ordinateur, des stores baissés, un écran rempli de tableaux — des chiffres, des villes, des codes.

Soudain, l’un des hommes s’approche brusquement de la caméra et la recouvre de sa main.

Fin de l’enregistrement.

J’ai dégluti.

Troisième vidéo.

Du son, cette fois. J’ai entendu une voix :
— Si ça fuite… ce sera un scandale inimaginable. Tu en as conscience ? Il y a des gens derrière ça… des gens dont tu ne veux même pas connaître le nom…

Une autre voix répliqua :
— Dépêche-toi. Tout doit être terminé avant l’aube.

Encore ces mains. Encore ces gestes. Encore ces clés USB dans les saucisses.

Je sentais un froid profond m’envahir.

Puis vint la neuvième vidéo.

La plus courte — quelques secondes seulement.

Une porte s’ouvre. On voit un agent de sécurité. Il se fige. On dirait qu’il a compris qu’il n’aurait jamais dû voir ce qui se passait là. Puis un bruit sec — comme un choc. La caméra tombe au sol. Le dernier plan montre seulement des chaussures noires qui s’avancent.

Stop.

Je suis resté immobile, face à l’écran.

Que faire ? Appeler la police ? Tout supprimer et oublier ? Ou répondre à l’adresse laissée dans le fichier ?

Cette clé USB, posée sur ma table, semblait soudain lourde, presque vivante — un objet ordinaire, mais chargé d’un secret trop grand.

Et puis une idée s’est imposée :
— Et si je n’étais pas censé trouver ça par hasard ?

Et si quelqu’un voulait précisément que cette histoire sorte ?

Parce que maintenant…

Les secrets ne sont plus seulement dans la clé.
Ils sont aussi dans ma tête.
Et pendant que tu lis ces lignes — ils sont maintenant dans la tienne.

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