Maman a trouvé cet objet dans le tiroir de papa… et j’ai soudain compris ce qui me terrifiait vraiment.

Lorsqu’elle l’a sorti, un souffle glacé a traversé la pièce. Un petit objet, presque insignifiant — et pourtant, il dégageait une présence étrange, comme s’il n’était pas vraiment inerte.
— Tu as déjà vu ça ? — demanda-t-elle d’une voix trop basse, trop posée pour être rassurante.

Papa n’a jamais supporté le désordre. Ses tiroirs étaient des musées miniatures : rien de superflu, rien de déplacé.
Mais ce truc…
Il n’avait aucune raison d’être là. Métallique, lisse, marqué de micro-entailles qui ressemblaient plus à des inscriptions qu’à de simples griffures.

Quand j’ai penché la tête, j’ai senti mon ventre se resserrer.
Les entailles formaient… des lettres.
Inégales. Hâtives.

Et ces lettres composaient mon prénom.

Le visage de maman s’est vidé de toute couleur.
— Pourquoi… pourquoi ton prénom serait-il dessus ?

Bonne question.
Et bien plus lourde qu’elle n’en avait l’air.

Avant même que je puisse répondre, mes doigts ont glissé sur un minuscule bouton latéral.
Un clic sec a retenti —
et une bande de papier s’est déployée comme une pellicule échappée d’un appareil oublié.

L’image m’a coupé le souffle.

Papa.
Mais pas le papa que je connaissais.
Un papa figé dans une panique si brute qu’on croyait entendre son cri à travers la photo.

Et juste à côté de lui — le même objet.
Plus grand.
Avec un second bouton, absent de celui que nous tenions.

Un frisson m’a traversé comme une lame froide.
Maman murmura, presque inaudible :
— Retourne-le.

Au dos, trois mots.
Son écriture. Inimitable.

« N’ouvre pas le deuxième. »

Le deuxième… quoi ?
Deuxième exemplaire ? Deuxième mécanisme ? Deuxième vérité ?

Je sentais mon cœur cogner contre mes côtes tandis que maman baissait les yeux vers le fond du tiroir.
— Là… regarde.

Une petite boîte noire y reposait, presque invisible dans l’ombre.
Lourde. Fermée hermétiquement.
Sur le couvercle — les mêmes entailles.

Elles formaient un chiffre : 2.

Ce n’était plus un objet oublié.
C’était un avertissement.
Et peut-être… la raison du silence de papa, de sa disparition, de tout ce qu’il n’a jamais voulu nous dire.

Ma main s’est avancée malgré la peur.
Mes doigts tremblaient, mais le besoin de comprendre était plus fort.

Au moment où le couvercle commençait à céder, une pensée m’a frappé avec une violence absurde :

J’ai déjà désobéi à son avertissement.
Parce que je veux la vérité —
même si elle nous arrache ce qu’il reste de nos certitudes.

Et au fond de moi, une question s’est levée, sourde, implacable :

Ai-je vraiment peur de ce que je vais découvrir… ou ai-je peur que papa ait eu raison depuis le début ?

Опубликовано в

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован. Обязательные поля помечены *