Seuls les véritables nostalgiques le reconnaîtront… et se souviendront de ce son inoubliable

Il ne faisait que quelques centimètres de large. Il tenait dans la paume d’une main, parfois dans une poche trop serrée, parfois dans une boîte en plastique dur aux couleurs criardes. Et pourtant, il occupait tout un pan de notre mémoire collective. Ceux qui l’ont connu n’ont pas seulement utilisé un objet : ils ont vécu une époque.

À peine sortait-on ce petit rectangle de sa cachette qu’un son particulier venait immédiatement remplir l’air. Un cliquetis mécanique, parfois accompagné d’un doux bourdonnement. Puis, un silence… et enfin, le clic caractéristique, le clac sec du mécanisme qui se mettait en marche. Pour certains, c’était un moment sacré. Pour d’autres, un simple geste du quotidien. Mais pour tous, c’était le son de l’attente, de la découverte, de l’instant capturé.

Vous y êtes ? Vous commencez à sentir le parfum du plastique chauffé par le soleil, à voir les reflets argentés du ruban interne, à ressentir l’excitation de ce moment où l’on retournait la cassette, ou rechargeait la pellicule, ou rembobinait la bande… Car oui, peu importe de quel objet il s’agissait exactement — baladeur, appareil photo jetable, magnétoscope ou console de jeux à cartouches — ils avaient tous un point commun : ils faisaient du bruit. Et ce bruit-là, on ne l’oubliera jamais.

À une époque où tout est silencieux, tactile, numérique, ce petit objet d’autrefois semble venir d’un autre monde. Et pourtant, il a forgé le nôtre. Il a accompagné des heures de musique écoutées en cachette, des films regardés en famille, des souvenirs de vacances figés à jamais sur du papier brillant. Il n’était pas parfait, il tombait souvent en panne, il avait besoin de piles ou de patience — mais c’est justement cela qui le rendait vivant.

Aujourd’hui, les plus jeunes ne reconnaissent plus ce son. Ils ne comprennent pas ce que cela signifiait d’attendre que la bande arrive au bon moment. De tendre l’oreille pour entendre si le mécanisme tournait encore. D’appuyer doucement pour ne pas casser. Mais nous, nous savons.

Nous nous souvenons de ce «clic» qui annonçait le début d’un film enregistré sur VHS. Du claquement de la porte du walkman. Du crépitement d’un vieil appareil photo argentique. Ce ne sont pas seulement des sons : ce sont des madeleines de Proust audio.

Et quand, parfois, on retombe sur l’un de ces objets au fond d’un tiroir ou dans une brocante, notre cœur fait un petit bond. On le saisit, on le tourne entre nos doigts, et on espère presque entendre ce son une dernière fois. Ce bruit que seul un vrai nostalgique peut reconnaître. Et surtout : ressentir.

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