Ce devait être une simple excursion, une pause mémorable au-dessus des montagnes, à des centaines de mètres du sol. Mais pour les 27 touristes présents ce jour-là sur le célèbre pont de verre suspendu de Tianqiao, l’expérience a tourné au véritable cauchemar.

Le pont, situé dans une gorge vertigineuse d’Asie de l’Est, est une attraction mondialement connue : une passerelle transparente en verre trempé, suspendue à plus de 300 mètres de hauteur, offrant une vue à couper le souffle — littéralement. Les visiteurs viennent des quatre coins du globe pour défier le vertige et capturer la photo parfaite au-dessus du vide.
Ce jour-là, le ciel était clair, l’air calme, et les groupes avançaient en file indienne, émerveillés et parfois nerveux. Des rires, des cris d’étonnement, des selfies pris avec précaution… Rien ne laissait présager l’instant qui allait faire basculer l’ambiance dans la panique.
À 11h38, alors qu’un groupe s’était arrêté à mi-parcours pour contempler le canyon, un grondement sourd s’est fait entendre depuis la montagne en face. Certains ont d’abord pensé à un avion ou à un tremblement de terre… jusqu’à ce qu’ils lèvent les yeux.
Une masse rocheuse gigantesque venait de se détacher du flanc de la montagne.
Un éboulement impressionnant, des dizaines de tonnes de pierre roulant à toute vitesse vers le vide, dans une pluie de poussière, de gravats et de rochers. Et le plus effrayant : la trajectoire du glissement passait à moins de 50 mètres du pont.
Les guides ont immédiatement donné l’alerte. Certains touristes se sont mis à courir vers les extrémités, d’autres se sont accroupis en hurlant, incapables de bouger, les yeux rivés sur la montagne qui s’effondrait.
Le sol de verre tremblait. Des petites fissures esthétiques, intégrées au verre pour simuler la peur, se mêlaient au chaos réel, rendant la scène encore plus déroutante.
Une grosse pierre de la taille d’un ballon de basket a même percuté la rambarde du pont à l’extrémité nord, provoquant une déformation visible du métal. Heureusement, aucune section vitrée n’a cédé.
Les rochers ont continué à tomber dans le ravin pendant près d’une minute, une éternité pour ceux qui se trouvaient suspendus au-dessus du vide.
Quand enfin le silence est revenu, les visages étaient blancs, les jambes tremblantes. Une mère pleurait, serrant son enfant dans ses bras. Un homme s’est effondré, en état de choc. Aucun blessé grave n’a été signalé, mais plusieurs personnes ont dû être prises en charge psychologiquement.
Les autorités ont immédiatement évacué le site et ouvert une enquête. L’origine de l’éboulement serait due aux précipitations abondantes des derniers jours qui auraient fragilisé la paroi rocheuse, pourtant régulièrement surveillée.
Le pont a été fermé jusqu’à nouvel ordre, et des ingénieurs s’emploient à vérifier chaque centimètre de structure.
Mais pour ceux qui y étaient, plus rien ne sera jamais pareil. Ce qui devait être un moment d’émerveillement est devenu une leçon de fragilité. Une démonstration brute de la puissance incontrôlable de la nature.