Ce matin-là, tout semblait ordinaire dans une rue animée de Marseille. Les cafés ouvraient leurs terrasses, les voitures klaxonnaient, et les passants pressés marchaient sans vraiment regarder autour d’eux. Mais à 8h47 précises, une scène surréaliste a figé plusieurs témoins sur place.
Un homme d’une trentaine d’années, portant un sac à dos usé et tenant dans ses bras un bébé emmitouflé dans une couverture bleue, s’est arrêté au milieu du trottoir. Il a regardé autour de lui, hésitant… puis, à la stupeur générale, s’est agenouillé près d’une bouche d’égout, a soulevé la grille métallique — et a lentement commencé à faire descendre le nourrisson à l’intérieur.

Une femme a crié. Un livreur a lâché son vélo. Un homme s’est précipité pour l’arrêter.
Mais le plus surprenant, c’est ce qui s’est passé ensuite.
Le «père» — calme, sans agressivité — a levé les yeux vers les témoins affolés et a simplement dit :
« Il y a quelqu’un en bas. Il faut qu’il entende ses pleurs. C’est le seul moyen. »
La police est arrivée rapidement. L’homme n’a pas résisté, n’a pas fui. Il a confié le bébé, sain et sauf, à une policière, et s’est laissé menotter sans dire un mot de plus. Le nourrisson n’avait aucune blessure, mais il semblait… étrangement calme.
L’enquête qui a suivi a révélé une histoire bien plus complexe qu’un simple acte de folie.
L’homme s’appelle Kamel A., 33 ans, technicien en télécommunications, sans antécédents judiciaires. Il a perdu sa femme six mois plus tôt dans un effondrement d’immeuble dans ce même quartier, causé par une explosion de gaz mal signalée. Les secours avaient mis trois jours à retrouver les corps — et un pompier avait alors dit à Kamel que les derniers bruits qu’ils avaient entendus sous les gravats étaient… des pleurs de bébé.
Mais Kamel n’avait jamais eu d’enfant. Pas à ce moment-là.
Ce n’est que récemment qu’il est devenu père, d’un petit garçon prénommé Ylan. Et depuis la naissance, il disait entendre « des chuchotements » la nuit, des appels qui semblaient venir d’en dessous, d’un monde caché, étouffé par le béton.
Était-ce un traumatisme mal guéri ? Une obsession ? Ou autre chose ?
Des experts en psychiatrie penchent pour un épisode psychotique lié au deuil non résolu. Mais d’autres, notamment certains habitants du quartier, parlent encore de «phénomènes étranges» depuis l’explosion. Certains jurent avoir entendu, eux aussi, des voix sous les égouts.
L’enfant va bien. Il est actuellement sous la garde de sa grand-mère. Kamel, quant à lui, est interné en observation dans une unité spécialisée.
Mais une chose est sûre :
Ce matin-là, quelque chose s’est réveillé sous les rues de Marseille.
Et personne ne sait encore exactement quoi.